Qu'est-ce qu'une périostite ?

C’est une souffrance d’une fine membrane qui entoure l’os le PERIOSTE. Cette pathologie touche essentiellement le tibia. Elle est le plus souvent liée à des microtraumatismes répétés (impacts de la course à pied ou de la corde à sauter), cependant on la retrouve aussi suite à des chocs directs sur le tibia (football, rugby, sports de combat…). Quelques rares cas existent au niveau de l’ULNA (anciennement le CUBITUS) soit par chocs directs (boxes pieds-poings) ou excès de serrage du poing (motocross, judo…).
Sur ce périoste tibial s’insèrent des muscles dont l’hypersollicitation induite par le surmenage de l’activité physique entraîne l’apparition de douleurs.
Ces muscles sont :

  • Le tibial postérieur
  • Le soléaire
  • Le fléchisseur commun des orteils

Comment cela se présente ?

  • Douleur d’apparition et d’intensité progressives s’aggravant avec la poursuite de l’activité.
  • Se situe au niveau interne de la jambe entre mollet et tibia
  • Bilatérale dans presque la moitié des cas.
  • Douleur à la palpation de cette zone à l’examen clinique et négativité de tous les autres tests musculo-tendineux.
  • Certains ont décrit

Les causes

  • Surcharge de l’entraînement en intensité et/ou durée.
  • Course sur terrains durs
  • Chaussage inadapté (type de terrain et/ou pied du coureur)
  • Défaut technique lors de la course
  • Préparation physique générale (PPG) ou spécifique (PPS) non ou mal réalisée.

Le diagnostic

Il est quasi exclusivement clinique, c’est-à-dire ne nécessitant pas d’examen complémentaire (radiographies, scanner ou IRM). On peut avoir recours à de l’imagerie en cas de doute diagnostique ou de persistance anormale de la douleur

  • Douleur de type mécanique (ne survenant que lors des sollicitations), d’apparition et d’intensité progressives s’aggravant avec la poursuite de l’activité. D’abord uniquement à la course en début d’entraînement, puis permanente à chaque sortie. Elle peut enfin être présente à la simple marche voire permanente dans certains cas.
  • Bilatérale dans presque 50% des cas.
  • Douleur à la palpation de cette zone à l’examen clinique et négativité de tous les autres tests musculo-tendineux.
  • Certains ont décrit une légère tuméfaction de la zone avec augmentation de chaleur locale.

Le traitement

  • Éviction absolue de toute activité comprenant courses et sauts sur une période de 2 à 8 semaines. On ne fait rien de douloureux (le vélo, la natation, le vélo elliptique, le rameur peuvent être pratiqués à la condition de ne pas réveiller les algies)
  • Glaçage de la zone douloureuse pluriquotidien (2 à 3 fois) pendant 20 mn sans brûler la peau
  • Les écrasements de la zone douloureuse par divers moyens (massage appuyé, rouleau dur…) peuvent avoir de bons résultats mais ils sont difficiles à supporter.
  • Les étirements spécifiques des muscles sus cités (correctement réalisés !!!) sont un très bon complément au traitement. Ils seront passifs (avec un kinésithérapeute compétent) et actifs. Il peut aussi être utile de s’intéresser à la qualité musculaire d’ensemble du membre inférieur (rotateurs de hanche, fessiers, TFL et ischios).
  • Les anti-inflammatoires (gels, crèmes, patches, comprimés) sont modérément efficaces
  • La mésothérapie++++ est très efficace à condition d’être réalisée par un opérateur entraîné. Les injections ne doivent pas être trop superficielles. L’efficacité doit se faire ressentir après 2 ou 3 séances espacées de 5 à 10 jours.
  • Des semelles orthopédiques peuvent aussi être prescrites en cas de besoin.
  • Certains ajoutent à tout cela la prise de bicarbonates afin de lutter contre l’acidification de l’organisme lié à l’effort.
  • Le port de chaussettes de contention ou de manchons de compression est aussi dans présent dans certaines propositions thérapeutiques.
  • Quelques médecins prescrivent de l’homéopathie à base de « Curcuma », d’ « Arnica », et de « Ferrum métallicum », « Ruta Gravéolens ». • DIAGNOSTICS DIFFERENTIELS
  • Fracture de fatigue (elle doit être systématiquement évoquée devant une douleur qui ne cède pas et amènera à la réalisation de radiographies mais surtout d’une IRM).
  • Syndrome de loge
  • Tendinopathie du tibial postérieur
  • Tumeur osseuse (rarissime !!)

Comment prévenir l'apparition d'une périostite ?

  • De manière simple : en s’attaquant aux causes !!!!
  • Reprise ou augmentation progressive de l’activité en termes de durée et d’intensité.
  • S’assurer de la qualité du chaussage et adapter celui-ci à votre pied et aux sols sur lesquels vous courez. Au besoin voir un podologue pour une analyse de la marche et de la course ainsi que pour détecter une anomalie architecturale du pied. Si nécessaire une paire de semelles orthopédiques sera réalisée.
  • Améliorer sa technique de course (et oui cela n’est pas inné !!)
  • Eviter les sols durs (béton) et les dénivelés type plage pour les sorties longues.
  • Ne pas négliger la musculation spécifique et les étirements en rapport avec les muscles évoqués plus haut ainsi que la PPG et la PPS.
  • Se remémorer les conseils d’alimentation et d’hydratation