Définition

La maladie d’Osgood-Schlatter est une ostéochondrose du noyau secondaire d'ossification au niveau de la tubérosité tibiale antérieure, sur laquelle vient s'insérer le tendon rotulien du Quadriceps. Les ostéochondroses sont communément appelées les pathologies de croissance ou de traction.

Personnes à risque

Les ostéochondroses surviennent surtout chez les garçons de 8 à 15 ans, période au cours de laquelle ils se trouvent en pleine croissance, qui sont très actifs dans le sport.

Mécanisme d’action

La tubérosité tibiale antérieure est une zone fragile qui peut souffrir de contraintes mécaniques (traction). Ces contraintes proviennent des contractions énergiques du muscle quadriceps qui est, comme nous l’avons déjà exposé, bien souvent hypersollicité lors de l’appel. Il se produit un conflit entre le noyau cartilagineux d'ossification et la traction exercée par le tendon rotulien. On peut également observer une hyperpronation des articulations sous-talaire et médio-tarsienne, provoquant une endorotation excessive du segment jambier. On constate alors, au niveau de la tubérosité tibiale antérieure, une traction trop importante du tendon rotulien. Ceci crée, ainsi, des microfissures au niveau de ce cartilage, générant des douleurs. Les tractions peuvent aboutir à une fragmentation et à un arrachement osseux dans les cas les plus sévères.

Facteurs favorisants

  • Genoux valgum ou varum.
  • Hyperpronation du médio-pied et/ou de l’arrière-pied entraînant une endorotation du tibia.

Tableau clinique

  • Douleurs au niveau de la face antérieure du genou avec tuméfaction de la tubérosité tibiale.
  • Douleurs pendant et après l’activité sportive qui peuvent inciter à la boiterie.
  • Rétraction du droit antérieur : constaté en plaçant le patient couché ventral, hanche en extension et en fléchissant le genou. La douleur est réveillée par la palpation de la tubérosité tibiale antérieure et à la contraction contrariée.
  • La peau autour de la tubérosité peut être légèrement rouge et chaude.

Examens complémentaires

La radiographie montre un épaississement de la partie distale du tendon patellaire. Dans les cas plus graves, on peut voir une fragmentation de la tubérosité tibiale ou même un arrachement osseux.

Traitements

Traitement médical

  • La directive de traitement la plus commune et sans doute la plus efficace reste le repos et la limitation de la sollicitation de l’appareil extenseur. Dans certains cas (enfant très actif et non-coopératif, maladie évoluée et très douloureuse) il sera avisé d’imposer le repos par le port d’un plâtre ou d’une attelle.
  • L’infiltration d’anti-inflammatoires ne montre pas d’effets.
  • la mesotherapie a une efficacité très interessante dans le traitement du osogod.4 séances sont nécessaires en general

Traitement podologique

  • Le traitement podologique consistera en la réalisation de semelles fonctionnelles contrôlant l’hyperpronation, et limitant la rotation interne. On observera alors une diminution de la tension en traction du tendon rotulien.

Traitement kinésithérapeutique

  • Le kinésithérapeute pourra intervenir dans le traitement de la maladie d’Osgood-Schlatter si celle-ci comporte également une rétraction du droit antérieur (cause de la sur sollicitation du tendon rotulien). Dans ce cas il devra effectuer un travail d’étirement de ce muscle pour lui redonner l’élasticité optimale et diminuer les tensions.

Traitement chirurgical

  • Rarement, on peut constater un arrachement significatif de la tubérosité tibiale antérieure nécessitant une intervention chirurgicale. Elle consistera en une fixation à l’aide de vis du fragment osseux. Une immobilisation plâtrée sera de rigueur.

Conseils aux parents

Dans le but d’informer et de rassurer les parents, on peut leur donner quelques conseils et informations :

  • C’est une pathologie bénigne due à une surcharge mécanique sur une zone de croissance.
  • Le meilleur traitement reste la diminution des activités physiques.
  • Les douleurs peuvent persister un ou deux ans.
  • Il faut éviter que les parents incitent leur enfant à reprendre le sport trop tôt surtout s’il le pratique à haut niveau.
  • Généralement, la guérison est spontanée.
  • Rarement, certaines séquelles (douleurs ou tuméfaction gênante) au niveau de la tubérosité tibiale antérieure peuvent être encore présentes