Introduction

Les sésamoïdopathies regroupent toutes les affections des sésamoïdes et de leurs régions. Comparés à des grains de sésame, les sésamoïdes du premier métatarsien, physiologiquement au nombre de deux, sont constants mais avec des variantes morphologiques fréquentes.
Comme différentes sésamoïdopathies, on peut citer :

  • les pathologies micro-traumatiques ou statiques : sésamoïdite
  • les enthésopathies sésamoïdiennes
  • les ostéonécroses
  • les fractures
  • les bursites sésamoïdiennes

Points communs

Étiologies :

  • micro-traumatismes sportifs : athlétisme, tennis, danse…
  • micro-traumatismes professionnels : vendeuse, coiffeuse, barman, infirmière…
  • troubles statiques : pied creux antéro-interne, valgus surchargeant M1…

Clinique :

  • douleur à l’appui et au pas digitigrade aggravé par le port de talons hauts et par l’effort ;
  • marche antalgique en varus.
  • douleur recrée à la pression directe d’un ou des sésamoïdes.
  • douleur recrée parfois à la flexion dorsale de l’AMTP1 et à la contraction contrariée des fléchisseurs de l’hallux.

Radiographie :

  • le cliché de Walter-Muller-Guntz sera souvent normal, sauf en cas d’ostéonécrose ou de fracture.

Traitements :

  • la mise au repos est conseillée, mais pas toujours possible : on fera donc une orthèse plantaire qui consistera à mettre en décharge la 1ère tête métatarsienne.
  • quand il s’agit d’une enthésopathie sésamoïdienne, on réalisera une orthèse plantaire qui consistera à recharger la 1ère tête métatarsienne à l’aide d’un antero et sous capital du I en mousse comportant un évidemment sous la zone douloureuse.
  • correction des troubles statiques associés.

Point spécifiques à chacune des pathologies

L’enthésopathie sésamoïdienne :

  • C’est une pathologie d’insertion des muscles sésamoïdiens qui sont tous fléchisseur de O1. En cas d’insuffisance d’appui de M1, O1 va chercher à suppléer le manque d’appui d’où un surmenage des muscles et des douleurs à type de tendinite d’insertion.
  • La douleur de la région sésamoïdienne irradie le long de la diaphyse métatarsienne.

L’ostéonécrose :

  • C’est la maladie de RENANDER. Elle est un peu plus fréquente chez la femme, se rencontre chez le jeune, l’adolescent et l’adulte avant 40 ans. Elle intéresse aussi bien le sésamoïde interne qu’externe.
  • Chez l’enfant, la maladie de RENANDER entre dans le cadre des ostéodystrophies de croissance, c’est à dire des modifications morphologiques sur un os en voie d’ossification.
  • Chez l’adulte, elle correspond à un trouble de la vascularisation : c’est donc une ischémie locale parfois attribuée à des micro-traumatismes répétés. On retrouve les mêmes facteurs favorisants que pour la pathologie micro-traumatique et statique.
  • Cette pathologie peut présenter deux expressions cliniques :
    - La forme habituelle : décrite précédemment, avec irradiation le long de la diaphyse métatarsienne
    - La forme pseudo-inflammatoire : elle est plus rare et peut parfois évoquer une affection inflammatoire comme la goutte. La douleur est nocturne, d’apparition brutale et localisée à la racine ou à l’ensemble de O1. La douleur s’accompagne rapidement d’une tuméfaction chaude, rosacée et surtout, d’une hyperesthésie.
  • À la radiographie, on aura :
    - Irrégularité de densité (déminéralisation et condensation inégale et tigrée).
    - Irrégularité de contours : le sésamoïde peut être soit aplati, soit fragmenté irrégulièrement en deux ou en plusieurs parties, soit en poussière de débris osseux.
  • La scintigraphie permet de faire un diagnostic précoce.
  • le traitement est le même, avec en plus des infiltrations de corticoïde.

La fracture :

  • On retrouve souvent la notion d’un traumatisme récent, ou alors, la notion de micro-traumatismes répétés lors d’une activité sportive.
  • La radiographie se fera de façon comparative. Elle présente 4 critères qui permettent d’affirmer le diagnostic :
    - Séparation avec un espace irrégulier entre les 2 fragments dont les berges sont dentelées.
    - Absence de séparation sur le pied opposé.
    - Apparition de cal sur les clichés successifs.
    - Analyse histologique après sésamoïdectomie.

La bursite :

  • Elle peut être soit mécanique (surcharge, sport, chaussure), soit inflammatoire (goutte, PR, CCA).
  • Elle révèle une douleur à la marche, majorée dans le pas digitigrade avec parfois une marche en varus antalgique. Parfois, la douleur est de type inflammatoire.
  • Le traitement est le même, avec en plus des infiltrations de corticoïde et parfois, une ablation de cette bursite.

Conclusion

Les sésamoïdopathies peuvent être retrouvées dans certaines pathologies rhumatoïdes telles que la PR, le rhumatisme psoriasique, l’arthrose (HV, HR).