Le labrum est un fibrocartilage entourant l’articulation gléno-humérale qui participe à la bonne congruence et qui assure donc la stabilité de l’épaule. Le labrum peut être lésé, déchiré ce qui entraîne des douleurs et parfois une instabilité d’épaule (avec subluxations, voire luxations gléno-humérales). Le tendon du Long Biceps est fixé en continuité avec le labrum. Il peut donc être également concerné par la déchirure du labrum : lésion labro-bicipitale (ou SLAP lésion).
Grâce à l’Arthroscopie d’épaule, ces lésions sont beaucoup mieux connues et, par conséquent, mieux prises en charge.

L’articulation gléno-humérale de l’épaule comprend la tête de l’humérus et la glène de l’omoplate. La glène est entourée du labrum : il s’agit d’un fibro-cartilage augmentant la surface de contact (la «congruence») avec la tête de l’humérus, et donc la stabilité.

Qu'est ce qu’une lésion du labrum ?

Le labrum est constitué d’un tissu épais, fibreux, susceptible d’être déchiré ou arraché de la glène par un traumatisme de l’épaule. Avec l’âge, le labrum devient plus fragile et peut s’effilocher progressivement.
Le plus souvent, la lésion du labrum est située à la partie avant et inférieure de la glène (dans la « Lésion de Bankart »). Il en résulte des douleurs et une possible instabilité d’épaule (avec subluxations, voire luxations gléno-humérales). Les récents progrès de la médecine ont permis d’en savoir plus sur ces lésions qui étaient encore peu connues il y a 25 ans. L’arthro-scanner et surtout la visualisation directe des lésions par caméra articulaire (Arthroscopie) ont participé à la meilleure connaissance de ce type de pathologie, de leur diagnostic à leur traitement.

Qu’est ce qu une slap lesion ?
Superior Labral antero posterior lesion

Il s’agit d’un arrachement de la partie supérieure du labrum et du tendon du Long Biceps qui s’insère dessus : c’est donc une lésion « labro-bicipitale ». Il existe 4 stades de SLAP Lesion en fonction de la gravité, allant d’une simple érosion du tendon à sa luxation complète dans l’articulation gléno-humérale. Deux principaux mécanismes peuvent causer une SLAP Lesion :

  • Chute sur la paume de la main, coude en extension, occasionnant un traumatisme de l’insertion du Long Biceps dû à sa compression par la tête humérale (chute au foot, rugby…)
  • Arrachement du Long Biceps par un geste de lancer violent ou par les lancers répétitifs : lanceurs au baseball, tennis…

Quels sont les symptômes d une lésion labrale ou d une SLAP lésion ?

La douleur avec sensation de gêne dans l’épaule sont les principaux symptômes, en particulier lors des mouvements au dessus des épaules. La douleur n’est pas permanente et, contrairement aux ruptures de la coiffe des rotateurs, elle est moins présente la nuit.
Parfois une perte de force et une diminution des amplitudes articulaires de l’épaule peuvent être observées.
Ces symptômes engendrent une incapacité à la pratique du sport. Par ailleurs, la lésion du labrum peut engendrer une sensation d’instabilité avec subluxations, voire luxations gléno-humérales

Quels examens doivent être realisés ?

  • Les radiographies standards. Elles sont le plus souvent normales en cas de lésion labrale ou de SLAP Lesion. En cas d’instabilité associée, elles peuvent montrer une encoche de la tête humérale ou une érosion du bord inférieur de la glène. Elles permettent également d’éliminer une fracture devant des douleurs d’épaule.
  • L’Arthro-scanner ou l’Arthro-IRM : le scanner ou l’IRM réalisés après injection intra-articulaire d’un produit de contraste permettent de visualiser la diffusion de celui-ci à travers la déchirure du labrum et éventuellement du tendon Long Biceps. La taille et la gravité de la déchirure labrale ou de la SLAP Lesion sont étudiées. Une lésion de la coiffe des rotateurs est également recherchée. Malgré la précision de ces examens, le labrum est une zone difficile à analyser et la lésion n’est donc pas toujours visualisée, en particulier si elle est de petite taille (la précision est d’environ 85% pour l’arthro-scanner et 90 à 95% pour l’arthro-IRM)
  • L’échographie est beaucoup moins utile dans ce type de pathologie.

Le traitement dépend avant tout du type de lésion.
Le traitement médical est proposé en première intention :

  • Repos strict avec arrêt de sport pendant 6 semaines.
  • Recherche et correction d’un mouvement sportif « parasite » pouvant être à l’origine des douleurs. Par exemple, la correction d’un mauvais mouvement de l’épaule lors des mouvements de natation peut faire disparaître les douleurs.
  • Rééducation : Récupération douce des amplitudes articulaires, entretien musculaire du deltoïde et de la coiffe des rotateurs, centrage gléno-huméral
  • Antalgiques (Paracétamol, Tramadol) et Anti-inflammatoires (Ibuprofène, Kétoprofène…). Si les symptômes persistent malgré ce traitement, une intervention chirurgicale peut être envisagée.
  • Arthroscopie d’épaule : l’introduction d’une caméra (de la taille d’un crayon) dans l’articulation permet, d’une part de confirmer le diagnostic précisément, d’établir un bilan précis des lésions et de la zone du labrum qui est concernée par la lésion, et d’autre part de traiter la lésion.