La lombalgie appelée également lumbago, mal de dos, tour de rein, est une douleur de la partie basse du dos. Elle est dite aiguë lorsqu’elle ne dure que quelques jours à quelques semaines. Le plus souvent sa cause est mécanique (arthrose, mauvaise posture…), on parle alors de lombalgies aiguës communes qui guérissent en quelques jours.

Les symptômes de la lombalgie aiguë

La lombalgie correspond à des douleurs lombaires dans la partie basse du dos. Dans le langage courant, on parle, selon le cas, de mal de dos, de tour de rein, ou de lumbago. Elle est dite aiguë si sa durée varie de quelques jours à quatre semaines.

Les causes des lombalgies

Le plus souvent, il s'agit d'une lombalgie aiguë dite commune car sa cause est mécanique (arthrose, altération des disques intervertébraux, mauvaise posture...). Elle n'est pas due à une maladie inflammatoire, tumorale ou infectieuse. La lombalgie commune aiguë est une affection bénigne : 90 à 95 % des cas guérissent en quelques jours.

Schéma de la colonne vertébrale

Les facteurs favorisants de la lombalgie commune aiguë

Les lombalgies sont fréquentes et la plupart des personnes sont, un jour ou l'autre, confrontées à une lombalgie. Plusieurs facteurs favorisent leur survenue.

L'âge

La fréquence des lombalgies augmente avec l'âge.

Les facteurs personnels pouvant être en jeu

  • Épisodes de lombalgies dans le passé.
  • Une grossesse. L'augmentation de poids de l'utérus qui projette le centre de gravité en avant et la distension des muscles abdominaux provoquent une cambrure exagérée du bas du dos. Cette cambrure équivaut à une mauvaise position prolongée pouvant être responsable de lombalgies.
  • Une insuffisance musculaire de la ceinture abdominale ou des muscles lombaires.

Les contraintes physiques en rapport avec une activité professionnelle ou une activité domestique ou de loisirs

Il peut s'agir :

  • de mauvaises postures (postures pénibles, station assise prolongée) ;
  • de manutentions manuelles, port de charges lourdes, exposition aux vibrations ;
  • d'un travail physique dur ;
  • de la survenue de chutes.

Les facteurs psychosociaux et les facteurs psychologiques

Les contraintes psychosociales (monotonie des tâches, insatisfaction professionnelle, peu de reconnaissance reçue en échange des efforts fournis...) sont susceptibles de favoriser les lombalgies et en particulier leur passage à la chronicité....
Il en est de même pour certains facteurs psychologiques comme la dépression et l'humeur dépressive.

Le diagnostic, le traitement et l'évolution de la lombalgie aiguë

Le médecin fait le diagnostic de lombalgie commune aiguë en examinant le patient. Dans ce cas, des examens complémentaires ne sont pas nécessaires. Le traitement est essentiellement médicamenteux. Le repos au lit n’est pas recommandé.

Le diagnostic de lombalgie aiguë

Votre médecin vous examine et détermine avec vous :

les circonstances de l'apparition de la douleur ;
le niveau de gêne ;
le trajet que suit la douleur ;
les muscles qui sont contractés ;
la gêne professionnelle.

Si votre médecin porte le diagnostic de lombalgie commune aiguë, il est inutile de faire des examens complémentaires. Un bilan complémentaire n’est nécessaire que lorsqu'un problème sous-jacent (séquelles de traumatisme, infection, maladie inflammatoire...) est suspecté.

Les radiographies de la colonne lombaire ne sont pas utiles dans la très grande majorité des cas dans la lombalgie commune aigue.
D'une part, elles peuvent être normales alors que les douleurs sont importantes. D'autre part, à partir de la quarantaine, les radiographies montrent très souvent des images tout à fait banales d’arthrose lombaire avec ce que l’on appelle un pincement du disque et des ostéophytes (communément appelés becs de perroquet). Ce n'est pas leur découverte qui peut à coup sur expliquer votre douleur, et on peut retrouver ces mêmes images parfois évoluées chez des personnes qui n’ont jamais souffert du dos.
Le résultat des radios, si elles ont été effectuées, n’influence en rien le choix du traitement que votre médecin va vous prescrire.

Le traitement de la lombalgie commune aiguë

Il existe différentes façons de soigner la lombalgie commune aiguë.

Le traitement médical

Pour une lombalgie aiguë commune, le traitement est toujours médical. Votre médecin traitant peut vous prescrire :

  • des antalgiques ;
  • des anti-inflammatoires non stéroïdiens ;
  • des myorelaxants.

Très rarement, en cas de persistance d'une grande douleur, votre médecin traitant vous prescrira des infiltrations de corticoïdes.

Les autres traitements

Exceptionnellement, votre médecin traitant peut également vous prescrire :

  • des séances de kinésithérapie ;
  • des manipulations vertébrales réalisées par un médecin.

Les bons gestes à adopter

Votre médecin vous expliquera comment éliminer les facteurs de risque et vous conseillera sur les bons gestes à adopter et les exercices à pratiquer.

Le repos

Le repos au lit n’est pas recommandé. Le repos et l’inactivité risquent à long terme de faire persister vos douleurs. Une reprise précoce des activités de la vie quotidienne est recommandée pour une restauration de la fonction musculaire. Une reprise progressive des activités physiques favorise la guérison. Si vous avez une activité professionnelle, un arrêt de travail n’est pas toujours nécessaire. Si votre médecin vous prescrit du repos, il tiendra compte de la nature de votre travail.
Si votre travail est sédentaire, l’interruption de travail n’est pas systématique. En revanche, si votre travail est physique, votre arrêt sera adapté à la lourdeur de votre travail (de 3 jours en moyenne en cas de travail physique léger, à cinq semaines en moyenne en cas de travail physique lourd). Par ailleurs, la durée de l’arrêt de travail sera adapté selon :

  • votre âge et votre condition physique ;
  • le retentissement psychologique en cas de douleur persistante ;
  • les possibilités d’adaptation ou de modification temporaires de votre poste de travail, notamment pour un travail très physique. Parlez à votre médecin traitant de votre profession et des conditions dans lesquelles vous travaillez (transport, activité manuelle...).

Pour faciliter la reprise du travail, une consultation précoce du médecin du travail permet si nécessaire, la mise en place d'une adaptation ou d'une modification temporaires de votre poste de travail ou d’une reprise du travail à temps partiel thérapeutique.

L'évolution de la lombalgie commune aiguë

Grâce au traitement, neuf lombalgies communes aiguës sur dix guérissent, mais des récidives sont possibles dans les mois ou années suivants.
La lombalgie aiguë qui ne guérit pas en quatre semaines devient subaiguë. Au-delà d'une durée de trois mois, on parle de lombalgie chronique

Comment prévenir la survenue de la lombalgie commune aiguë ?

Pour prévenir la survenue de lombalgies communes aiguës, il est important de lutter contre la sédentarité et d'avoir de bonne position dans les gestes de la vie courante : s'asseoir, porter une charge, ramasser un objet....

Lutter contre la sédentarité

De nos jours, la sédentarité est à l'origine de la plupart des maux du dos, car elle entraîne un affaiblissement des muscles en général, ceux qui maintiennent le dos en particulier. La plupart du temps, les douleurs du dos proviennent des muscles, ligaments et articulations du dos qui ne sont plus assez habitués à bouger et se « fatiguent » donc rapidement.
Pour prévenir le mal du dos, il serait donc idéalement nécessaire de faire régulièrement du sport ou d'avoir une activité physique. La plupart des sports sont bénéfiques si on les pratique dans de bonnes conditions, c'est-à-dire :

  • si l'effort est précédé d'un échauffement ;
  • s'il est progressif, adapté aux capacités physiques (notamment respiratoires) ;
  • si les gestes techniques sont bien maîtrisés ;
  • si l'équipement est de qualité.

Une activité sportive très intense peut néanmoins être à l'origine de douleurs.
Demandez conseil à votre médecin.

Les bonnes positions au quotidien

Tout comme les jambes et les bras, le dos est un élément essentiel au fonctionnement global du corps humain. Pour préserver votre dos, vous pouvez rechercher les gestes qui conviennent et sont les mieux tolérés.
Voici quelques-uns de ces gestes simples. N'oubliez pas qu'il est également indispensable de changer régulièrement de position, de se lever, de marcher et de s'étirer.

Apprendre à s'asseoir

Pour vous asseoir, prenez appui sur les accoudoirs ou, à défaut, sur vos cuisses avec les deux mains. Une fois assis, le dos doit reposer sur un dossier et les pieds, sur le sol ou un repose-pieds.

Attraper ou ramasser un objet en préservant son dos

Pour attraper ou ramasser un objet, se pencher jambes tendues et se tourner en même temps est la plus mauvaise des postures.
Il vaut mieux vous déplacer et vous accroupir. Ce n'est qu'une fois positionné face à l'objet que vous pourrez l'attraper sans risque pour votre dos. Montez sur un escabeau si l'objet que vous souhaitez attraper est sur une étagère.

Porter une charge

Porter un fardeau à bout de bras est dangereux. Ramenez toujours l'objet ramassé avec les deux mains le plus près possible de votre poitrine.

S'habiller

Pour mettre vos chaussures ou enfiler un pantalon, ne vous mettez pas en équilibre sur un pied : mieux vaut s'asseoir et prendre appui sur son siège.

Monter en voiture

Pour entrer dans un véhicule, ne commencez surtout pas par les jambes. Asseyez-vous sur le siège du véhicule dans les règles de l'art - avec les mains posées sur les cuisses pour prendre appui - puis, rentrez les deux jambes en même temps, tout en vous servant de la portière du véhicule comme support.

Bien se positionner dans sa salle de bains

Pour faire votre toilette ou vous laver les dents, positionnez-vous en fente avant, un pied devant l'autre, les deux genoux pliés, avec une main prenant appui sur le lavabo.

Faire le ménage, entretenir son jardin

Pour passer le balai, l'aspirateur ou même bêcher dans le jardin, positionnez-vous également en fente avant - un pied devant l'autre, les deux genoux pliés. Mais pour retirer les mauvaises herbes, par exemple, posez simplement un genou à terre.

Quels types d’exercices puis-je faire chez moi ?

Différents exercices peuvent aider à étirer, tonifier et relaxer le dos. Ils sont utiles pour soulager la lombalgie et prévenir sa récidive.
Durant ces exercices, la respiration doit être libre, calme et profonde. L’inspiration accompagne la contraction musculaire, alors que l’expiration s’associe à la phase de relâchement musculaire.

Quels étirements puis-je pratiquer ?

Debout, le dos au mur, le corps n’y étant pas appuyé, les pieds légèrement décollés.

Exercice : se grandir, atteindre sa taille maximale, en levant les bras le plus haut possible et en poussant le sommet du crâne vers le haut, menton rentré. Maintenir 6 secondes, repos 6 secondes.

Debout, jambes écartées, bras tendus, mains en appui sur un meuble, dos droit, poids du corps réparti entre les mains et les pieds.
Exercice : en gardant le dos droit, reculer les fesses et les pieds jusqu’à ce que les jambes soient à l’équerre par rapport à l’alignement tronc-bras. Maintenir 6 secondes, repos 6 secondes.

Assis sur une fesse, sur le bord avant d’une chaise, d’un banc ou d’une table.
Exercice : en s’aidant de la main, replier la jambe vers la fesse. Maintenir 6 secondes, repos 6 secondes. Répétez 5 fois l’exercice, puis changer de côté.

Allongé sur le dos, les bras en croix.
Exercice : tourner la tête à droite, plier la jambe droite, prendre le genou droit de la main gauche et l’amener vers le sol du côté gauche. Maintenir 6 secondes, repos 6 secondes. Reprendre le mouvement dans l’autre sens : tourner la tête à gauche, plier la jambe gauche, prendre le genou gauche de la main droite et l’amener vers la droite.

Debout, dos droit, mains sur les hanches, une jambe tendue posée sur un banc, une chaise, un muret ou une marche d’escalier selon votre souplesse.
Exercice : se pencher en avant en gardant le dos droit. La pointe du pied peut être relevée pour étirer le mollet. Quels exercices de tonification puis-je pratiquer ?

Allongé à plat ventre sur un tapis, le dos des mains posé sur les fesses.
Exercice : décoller au maximum les jambes du sol ainsi que la tête. Les mains restent posées sur les fesses. Maintenir 6 secondes, repos 6 secondes.

Debout, tête, dos et fesses collés au mur, jambes en avant.
Exercice : glisser vers le bas comme pour s’asseoir, arrêter quand les jambes sont pliées en angle droit. Le dos et la tête restent en contact avec le mur. Maintenir la position le plus longtemps possible en respirant profondément.

Allongé sur le dos sur un tapis, jambes fléchies, pieds à plat sur le sol, bras croisés derrière la tête.
Exercice : ramener les genoux vers les épaules. Les mains ne poussent pas la tête en avant, le dos reste collé au sol. Maintenir 6 secondes, repos 6 secondes.

Allongé sur le dos sur un tapis, jambes fléchies, pieds bien à plat, mains posées sur lesépaules derrière la tête en croisant les bras.
Exercice : faire pivoter le coude gauche vers le genou droit en décollant l’épaule du sol, puis le coude droit vers le genou gauche. Quels exercices de relaxation puis-je pratiquer ?

Étendu, le dos bien plaqué au sol, les jambes fléchies reposant sur l’assise d’une chaise,mains croisées derrière la tête.

Agenouillé, assis sur les talons, dos enroulé, front contre le sol et encadré par les coudes, les avant-bras reposant au sol.
Avant de pratiquer ces exercices, il est préférable de demander à votre médecin de vous les montrer.

A quel rythme dois-je faire ces exercices ?

  • Ces exercices simples sont à effectuer au mieux tous les jours, sinon au moins 3 fois par semaine. Vous pouvez les pratiquer au moment où vous le désirez, l’essentiel est d’être régulier.

Si j’ai mal pendant un exercice, que dois-je faire ?

  • La pratique de ces exercices ne doit en aucun cas s’accompagner de douleurs. Leur apparition signifie l’arrêt immédiat de la séance.
  • Ces exercices doivent être pratiqués lentement, sans brutalité ni à-coups.

Différents exercices de tonification, étirement, relaxation permettent de soulager efficacement une lombalgie. Il faut immédiatement les arrêter en cas de douleur. Quelques minutes par jour suffisent.